
La maternité est souvent présentée comme un moment de bonheur absolu. Pourtant, derrière les sourires attendus, beaucoup de femmes vivent une vague d’émotions intenses : joie, inquiétude, fatigue, émerveillement, parfois tristesse.
Ces émotions, loin d’être des faiblesses, sont de véritables messagères. Elles révèlent tes besoins profonds, ton rapport à toi-même, à ton bébé et à ton environnement.
Les ignorer, c’est comme fermer les yeux sur un GPS intérieur qui cherche à t’orienter.
Dans cet article, je t’invite à explorer pourquoi accueillir ta sensibilité maternelle est non seulement légitime, mais surtout essentiel pour avancer plus sereinement.
La sensibilité maternelle : une force souvent sous-estimée
Qu’entend-on par « sensibilité » dans la maternité ?
La sensibilité maternelle, ce n’est pas seulement « être émotive » ou « pleurer facilement ».
C’est avant tout cette capacité à percevoir finement tes propres ressentis et ceux de ton bébé.
Un frisson d’inquiétude, une joie soudaine, une larme qui monte… toutes ces manifestations traduisent que ton corps et ton cœur te parlent.
Être sensible, c’est être reliée à ton environnement intérieur et extérieur. C’est remarquer ce que d’autres laisseraient passer. Cette sensibilité n’est donc pas une faiblesse : elle peut devenir une boussole intérieure précieuse pendant la maternité.
Pourquoi la société valorise le contrôle plutôt que l’émotion
Pourtant, la société ne valorise pas souvent cette richesse. On entend souvent : « Il faut rester forte », « Ne te laisse pas envahir », « Ce n’est pas bon de stresser pendant la grossesse ».
Ces injonctions créent une pression silencieuse : celle de cacher ses émotions, de sourire même quand on est bouleversée. Comme si une « bonne mère » devait toujours être calme et rayonnante.
Le problème, c’est que vouloir contrôler ou refouler les émotions ne les fait pas disparaître. Elles s’impriment dans le corps, se transforment en tensions, en anxiété, en fatigue.
Au lieu de chercher à les museler, il est temps de reconnaître que la sensibilité maternelle est un atout, car elle permet d’écouter ce qui a vraiment besoin d’attention — pour soi, et pour le bébé.
Les émotions, des messagères précieuses pendant la grossesse et après
Écouter ses émotions pour mieux se comprendre
Chaque émotion est comme un petit signal lumineux sur ton tableau de bord intérieur. La peur, la joie, la colère ou la tristesse ne surgissent pas par hasard : elles viennent pointer un besoin, un manque ou une aspiration.
Par exemple, la peur peut signaler le besoin de sécurité, la colère celui de poser une limite, la tristesse celui de se relier ou de se reposer. Les écouter, c’est comme ouvrir un dialogue avec soi-même. Cela permet de mieux comprendre ce qui se joue en toi, plutôt que de subir ces vagues émotionnelles.
Quand une émotion ignorée revient plus fort : stress, culpabilité, anxiété
Ignorer une émotion ne la fait pas disparaître. Au contraire, c’est comme si elle frappait à la porte de plus en plus fort pour être entendue.
Le stress ignoré peut se transformer en tensions chroniques. La culpabilité non reconnue devient une voix intérieure qui rabaisse en permanence. L’anxiété s’installe quand des peurs répétées n’ont jamais trouvé d’espace pour être déposées.
Une émotion mise de côté finit toujours par chercher une autre sortie — dans le corps, le sommeil, l’humeur.
Donner une place à toutes ses émotions, même les plus dérangeantes
Certaines émotions font peur. La colère, la jalousie, ou même l’envie d’être seule quand on est mère, peuvent sembler « interdites ». Pourtant, elles font partie de l’expérience humaine et encore plus dans cette période de bouleversements.
Leur donner une place, ce n’est pas leur laisser tout contrôler, mais simplement leur reconnaître un droit d’exister. Car chaque émotion porte un message précieux. Et souvent, accueillir une émotion dérangeante ouvre la porte à plus de sérénité et de justesse dans les choix que l’on fait pour soi et pour son bébé.
Accueillir ses émotions, c’est aussi prendre soin de son bébé
Le lien émotionnel mère-bébé : une réalité scientifique et sensible
Bien avant la naissance, ton bébé est relié à toi. Il ressent tes mouvements, entend ta voix, perçoit tes battements de cœur. Les études en neurosciences périnatales montrent que les émotions maternelles influencent le développement du bébé : elles participent à façonner son système de stress, son ressenti de sécurité, sa sensibilité au monde extérieur.
Mais ce lien est aussi plus subtil : il est fait d’intuition et de résonance. Certaines mères remarquent que leur bébé s’agite quand elles vivent une émotion forte, d’autres au contraire constatent qu’il se fait plus discret dans ces moments-là. Puis, dès qu’elles s’apaisent, le bébé bouge davantage, comme pour rappeler : « Je suis là ».
Accueillir tes émotions, c’est donc honorer ce fil invisible entre toi et ton bébé, reconnaître que tes ressentis font partie intégrante de cette relation naissante.
Comment la régulation émotionnelle influence la sécurité intérieure
Quand tu prends le temps d’accueillir une émotion plutôt que de la refouler, tu envoies un signal de sécurité — à ton corps, mais aussi à ton bébé.
Apprendre à respirer dans le stress, à poser des mots sur la tristesse, à accepter la colère sans honte… ce sont des gestes simples mais puissants. Ils renforcent une sécurité intérieure qui rejaillit sur ton enfant, même in utero.
Car ce dont ton bébé a besoin, ce n’est pas d’une mère qui se montre toujours joyeuse ou parfaite, mais d’une mère qui va profondément bien, se reconnaît humaine et sensible. Un bébé n’a pas besoin d’un monde sans tempêtes, mais d’apprendre que les tempêtes se traversent et se calment.
En prenant soin de tes émotions, tu prends donc soin de sa confiance à venir.
Concrètement, comment laisser ses émotions accompagner la maternité ?
Petits rituels d’écoute quotidienne
Accueillir ses émotions ne demande pas de grands bouleversements. Parfois, ce sont les petits gestes réguliers qui font toute la différence.
Chaque jour, tu peux t’offrir un court moment pour « prendre ta météo intérieure » : fermer les yeux, respirer profondément et simplement te demander « Qu’est-ce que je ressens, là, maintenant ? ».
Tu peux mettre en place ce petit rituel le matin et le soir par exemple, ou bien quand tu ressens un inconfort dans ton corps. “Tiens, j’ai un nœud à l’estomac, les épaules raides, le souffle court… Est-ce qu’il y a une émotion qui se cache là ?”
L’écriture, la parole, le corps : 3 portes d’expression
Les émotions ont besoin de sortir pour ne pas s’imprimer dans le corps. Tu peux choisir la porte qui te convient le mieux :
- L’écriture : déposer quelques mots dans un carnet libère les pensées et aide à clarifier ce que tu ressens.
- La parole : échanger avec une personne de confiance permet de briser l’isolement et de te sentir reconnue dans ton vécu.
- Le corps : bouger, danser doucement, respirer en conscience ou pratiquer une activité relaxante aide à faire circuler l’émotion et à la libérer.
Chacune de ces portes est valable : à toi de trouver celle qui te parle, ou de les combiner selon les moments.
Quand et pourquoi se faire accompagner
Il arrive que certaines émotions soient trop lourdes à porter seule : tristesse persistante, angoisse, sentiment de ne pas y arriver. Dans ces moments, chercher du soutien n’est pas un signe de faiblesse, mais de conscience et de force.
Un·e psychologue peut t’aider à explorer les racines profondes de tes émotions.
Une doula, comme moi, offre un espace d’écoute sensible et constant, pour accueillir tes ressentis sans jugement.
Un soin énergétique, comme le Reiki, peut apaiser les tensions, libérer les blocages et t’aider à retrouver une sécurité intérieure plus stable.
Chaque accompagnement a sa place. L’essentiel est de trouver celui qui te fait sentir vue, entendue, respectée.
Conclusion : tes émotions, des alliées pour avancer
Accueillir tes émotions pendant la maternité, ce n’est pas « être faible », c’est au contraire prendre soin de toi et de ton bébé.
Tes ressentis sont des messagères précieuses : en les écoutant, tu apprends à mieux te comprendre, à apaiser ce qui a besoin de l’être et à renforcer le lien subtil qui te relie à ton enfant.
Cela ne veut pas dire que tu dois tout gérer seule. Des rituels simples au quotidien, l’écriture ou la parole, mais aussi l’accompagnement par un·e professionnel·le, sont autant de chemins possibles pour donner une place juste à tes émotions.
✨ Et voici peut-être la chose la plus importante : accueillir tes émotions, c’est aussi te rappeler que tu es humaine. Pas parfaite, pas infaillible — mais profondément présente, vivante et aimante.
Et c’est précisément cela qui fait de toi la mère parfaite et unique pour ton bébé.