Il y a 10 ans, je n’avais même pas l’idée qu’on pouvait changer de médecin ou de thérapeute. Pour moi, ça ne se faisait pas : lui était le « sachant » et moi celle qui avait besoin de lui. Pourtant, à plusieurs reprises, je me suis retrouvée face à des situations où rester m’a coûté du temps, de l’énergie, et parfois même ma santé, ou celle de mon bébé.
Pour te donner des exemples, j’ai passé des mois avec une psy auprès de qui je n’avançais pas, sans oser aller voir ailleurs. J’ai fini par changer de généraliste quand mon fils de 9 mois retombait malade chaque semaine sans qu’il prenne notre inquiétude au sérieux. Et il y a 3 ans, au bord du burn out, j’ai ressenti le besoin de consulter une femme médecin, parce que je ne me sentais pas à l’aise d’aborder certains sujets avec mon médecin traitant (homme), pas assez à l’écoute de mes émotions.
Toutes ces expériences m’ont appris une chose simple : changer de praticien·ne n’est pas un caprice, c’est parfois nécessaire pour avancer. C’est un pas essentiel pour retrouver de la confiance, du respect et un accompagnement qui correspond vraiment à nos besoins.
Dans cet article, je partage pourquoi il est parfois difficile d’oser changer, comment reconnaître les signes qui montrent que c’est le moment, et des pistes concrètes pour franchir ce cap en douceur.
Pourquoi il est si difficile d’oser changer de praticien de santé ou d’accompagnement
Changer de médecin, de psychologue, de sage-femme ou autre praticien qui t’accompagne, surtout quand ça fait longtemps, n’est jamais évident. Même quand on sent que la relation ne nous convient plus, de nombreux freins intérieurs et extérieurs nous retiennent. Voici trois raisons principales qui expliquent pourquoi ce pas est si difficile à franchir :
La peur de décevoir son médecin, ou thérapeute, ou de paraître « compliquée »
Beaucoup de femmes redoutent que changer de praticien soit perçu comme un rejet personnel. Elles craignent de « faire des histoires », d’être jugées comme difficiles ou trop exigeantes. Cette peur peut suffire à rester dans un suivi qui ne leur correspond plus.
La place du praticien comme « sachant » et la perte de confiance en soi
Dans notre société, le médecin ou le thérapeute est encore souvent perçu comme celui qui détient le savoir, tandis que le patient se sent dépendant. Cette dynamique renforce l’idée qu’il ne faut pas contester ni chercher ailleurs, même si l’on ressent que quelque chose ne va pas. Cela peut faire perdre confiance en sa propre capacité à savoir ce qui est bon pour soi.
Les pressions sociales et familiales : « il faut continuer avec lui »
L’entourage peut aussi jouer un rôle dans la difficulté à changer. On entend parfois : « Tu exagères », « Ce médecin est très bien », « Pourquoi tu voudrais changer ? ». Ces remarques, même bien intentionnées, ajoutent une pression et culpabilisent la personne qui envisage de consulter ailleurs. Pourtant, seul ton ressenti compte : toi seule sais si tu es bien accompagnée ou non.
Les signes qu’il est temps de changer de gynécologue, psychologue ou autre accompagnant
Il n’y a pas toujours un déclic immédiat. Souvent, on reste par habitude ou parce qu’on pense que « c’est comme ça ». Pourtant, certains signes sont clairs : ils montrent que le suivi ne te correspond plus et qu’il est temps de te tourner vers un praticien qui saura mieux t’accompagner.
Quand tu ne te sens pas écoutée ou respectée par ton praticien
Un bon suivi, même médical, repose d’abord sur l’écoute. Si tu ressors de tes rendez-vous avec le sentiment d’avoir été expédiée, interrompue ou incomprise, c’est le signe que la relation ne t’apporte plus ce dont tu as besoin.
Quand les propos ou attitudes de ton praticien sont maladroits ou blessants
Certaines phrases, même dites sans mauvaise intention, peuvent heurter profondément. Minimiser une fausse couche, parler de manière froide d’un accouchement difficile, ignorer tes émotions : ce sont des signaux qu’il est temps de chercher ailleurs un accompagnement plus respectueux.
Quand tu ressens plus de stress, d’angoisse ou de solitude que de réconfort dans ton suivi
Ton praticien doit être un appui, pas une source supplémentaire d’angoisse. Si chaque rendez-vous te pèse, si tu redoutes ses réactions ou ressens plus de tension que de soulagement, il est sûrement temps de changer pour retrouver sérénité et confiance.
Comment changer de praticien de santé sans culpabiliser
Se donner la permission de penser à soi
Changer de praticien, c’est d’abord reconnaître que tu as le droit de penser à toi et à ton bien-être. Ce n’est pas un caprice, mais une décision légitime. Tes émotions, ta santé et ton ressenti comptent. Te donner cette permission, c’est poser la première pierre d’un accompagnement plus juste pour toi.
Communiquer avec respect mais clarté
Si tu souhaites expliquer ton choix, tu peux le faire simplement, sans te justifier à l’excès. Par exemple : « Merci pour ce que vous avez fait, mais j’ai besoin d’essayer une autre approche ». Un message bref et respectueux suffit à fermer une porte sans conflit, et à en ouvrir une autre plus adaptée.
S’autoriser à chercher ailleurs et tester plusieurs approches
Il n’existe pas un seul praticien ou une seule méthode qui convienne à tout le monde. S’autoriser à consulter ailleurs, à rencontrer plusieurs docteurs, hypnothérapeutes, ostéopathes… c’est agrandir ton horizon. Cela te permet de trouver la personne et l’approche qui résonnent vraiment avec toi.
Témoignages : elles ont osé changer et se sont senties libérées
Témoignage 1 : une maman après un deuil périnatal
« Après ma fausse couche, j’ai continué quelque temps avec mon médecin traitant, mais je sentais que je n’étais pas entendue dans ma douleur. Quand j’ai demandé un arrêt de travail, il n’a pas jugé cela nécessaire. Oser changer m’a permis de trouver un praticien plus à l’écoute, qui a pris en compte mes besoins et reconnu la légitimité de ma fatigue. Pour la première fois, je me suis sentie soutenue sans jugement. Cela a changé mon vécu du deuil. »
Témoignage 2 : une femme enceinte lors de sa grossesse arc-en-ciel
« Quand je suis retombée enceinte après la perte de mon bébé, j’avais besoin d’un suivi plus doux. J’ai choisi de changer de gynécologue, car le précédent minimisait trop mes angoisses. Avec la nouvelle praticienne, j’ai trouvé une écoute attentive et un vrai soutien émotionnel. Ce changement m’a aidée à traverser cette grossesse pleine de peurs et d’espoirs. »
Changer de praticien, c’est retrouver écoute, respect et rester actrice de ton parcours
Retrouver un espace sécurisant et bienveillant
Changer de praticien, c’est s’offrir la possibilité de retrouver un suivi qui te respecte pleinement. Un espace où tu peux exprimer tes émotions sans peur d’être jugée, et où tes besoins sont pris au sérieux.
Accepter que tes besoins évoluent
Ce qui te convenait hier peut ne plus te suffire aujourd’hui. Tes attentes changent au fil des épreuves, des grossesses, des étapes de vie. Accepter cela, c’est normaliser l’idée que tu as le droit d’adapter ton accompagnement.
Te rappeler que tu es actrice de ton parcours
Tu n’es pas condamnée à subir un suivi qui ne te correspond pas. Tu es actrice de ton histoire, et tu as la capacité de choisir les personnes qui t’entourent. Changer de médecin ou thérapeute, c’est te donner de meilleures chances de vivre ton parcours de santé ou de maternité avec confiance et sérénité.
Oser changer, c’est avancer vers un meilleur accompagnement
Changer de médecin, de psychologue, de sage-femme ou de doula n’est pas une faiblesse : c’est une manière de respecter ton ressenti et de t’offrir un suivi qui t’apporte réellement écoute et soutien.
Si tu te reconnais dans ces situations, sache que tu as le droit de chercher ailleurs. Tu n’as rien à prouver, sinon à toi-même : tu mérites d’être accompagnée avec bienveillance. Et si tu souhaites en savoir plus, je peux t’accompagner dans ce chemin, en t’offrant un espace d’écoute et de soutien adapté à ton histoire.