21 mai, le temps est gris, comme le moral de Sophie.
Elle était si heureuse quand elle avait appris sa grossesse. Le petit trait qui s’affiche, l’annonce à Antoine qui se réjouit aussitôt. Ils parlent prénoms. Antoine veut garder le sexe secret alors ils imaginent une chambre en jaune, avec le vieux lit à barreau de Sophie, que ses parents ont gardé tout ce temps.
Mais il y a 2 jours, Sophie a perdu du sang. Un peu d’abord, mais quand les saignements ont été plus francs, elle s’est rendue aux urgences. Après 2 bonnes heures d’attente, le résultat est tombé : pas de cœur à l’échographie, il n’y a « plus rien ». C’est une « banale fausse couche ».
Une fausse couche ?
Mais ce sang est vrai, cette douleur au ventre aussi, tout comme l’incompréhension et la tristesse qui s’emparent d’Antoine et Sophie.
Rien n’est faux. Ni leurs émotions, ni l’amour qu’ils portaient déjà à ce bébé.
Tout est bien réel, au contraire, et Sophie ne comprend pas cette indifférence. Encore moins, quand après avoir appelé sa maman, celle-ci lui a appris qu’elle avait fait 2 fausses couches, avant de l’avoir elle. Sa maman lui dit aussi que c’est triste, mais qu’elle en aura d’autres, qu’elle est encore jeune.
Ces paroles qui se veulent rassurantes, sont comme du sel sur la blessure de Sophie.
Elle souhaitait simplement que sa douleur soit vue et reconnue. Que ses émotions soient acceptées et accueillie avec la plus grande des douceurs.
Quand Sophie m’a contacté, nous avons longuement parlé de son vécu, de ces mots qui l’ont heurté encore plus que l’expérience elle-même.
Parce que c’est aussi et surtout ça mon métier.
Entendre, écouter, accompagner, soulager, par les mots, par le corps ce que les femmes vivent au plus profond de leur être.
La parole se libère de plus en plus et pourtant les espaces pour poser ces histoires sont encore trop peu nombreux.
Les doulas sont là pour ça
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